Les belles histoires de Fermes d'Avenir
Découvrez les histoires inspirantes d’agriculteurs et agricultrices du Réseau Fermes d’Avenir qui se sont lancés grâce à nos différents Programmes.
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Découvrez les histoires inspirantes d’agriculteurs et agricultrices du Réseau Fermes d’Avenir qui se sont lancés grâce à nos différents Programmes.
Lorsqu’ils se sont rencontrés il y a quelques années, Méline et Antoine alternaient entre des saisons dans la restauration, des périodes de voyages, des treks en autonomie et du volontariat dans des fermes agroécologiques pendant leurs vacances. Ces expériences les ont inspirés et questionnés sur leur évolution professionnelle.
« On venait de passer la trentaine, avec, comme beaucoup de néo-ruraux dans notre cas, cette forte envie de prendre part à la transition agroécologique. On voulait redonner du sens à nos actions, notamment en mettant en adéquation les valeurs que l’on porte avec notre activité professionnelle. »
C’est ainsi qu’est née leur envie d’installation agricole…
Grâce au woofing, ils se sont formés en agroécologie, ont découvert des techniques agricoles et vus différents modèles de fermes. Puis, tout en travaillant chacun de leur côté, ils ont pris le temps de lire sur le sujet et de se poser les bonnes questions pour faire mûrir leur projet. Connaissant les difficultés des maraîchers à se dégager un salaire, Méline et Antoine étaient freinés par la crainte de ne pas garantir la viabilité économique de leur future exploitation.
Ils ont alors participé à la formation « Créer sa Microferme avec une viabilité économique » proposée par Fermes d’Avenir, à deux pas de chez eux en Normandie. Cette formation leur a permis de structurer la mise en place de leur projet : ils ont compris comment réaliser une étude de marché et un prévisionnel économique, ou encore réfléchir à leur commercialisation. Ils ont rencontré des porteurs de projet étant dans la même démarche qu’eux et visité des fermes aux modèles économiques solides, ce qui les a rassurés.
Par la suite, Méline a réalisé un stage de six semaines chez Thibault et Elsa, à la Ferme des Gobettes, qui fait également partie du Réseau Fermes d’Avenir et qui est une ferme formatrice dans le cadre du Programme Compagnonnage. L’objectif de ce stage était d’apprendre à maîtriser les itinéraires techniques du Maraîchage sur Sol Vivant, grâce auxquels Méline sera en mesure de reconstituer le cycle naturel de la fertilité du sol sur sa parcelle.
En septembre 2020, Méline et Antoine ont acheté une prairie vierge de 2,3 hectares dans le Calvados, à 20 km de Caen, où Antoine avait déjà un réseau développé. Alors âgés de 30 et 33 ans, ils ont souhaité créer leur projet de vie, qu’ils ont nommé La Ferme des Mille Ruisseaux.
« Avec Méline, on s’est toujours dit que c’était beau de réaliser ses rêves, et qu’il était souhaitable que de plus en plus d’entre nous contribuent à produire localement ce que l’on mange. Alors on s’est lancés dans l’aventure, même si, clairement, on ne se sent jamais 100% prêts. »
L’année suivante, ils ont tous les deux passé leurs BPREA (Brevets Professionnels Responsables d’Entreprise Agricole) à distance, pour pouvoir se dégager du temps et mettre en place les premières infrastructures sur leur parcelle. Dans ce cadre, Fermes d’Avenir a organisé avec eux un chantier participatif pour la Fondation SNCF, durant laquelle une équipe de salariés de la Fondation s’est rendue sur leur ferme pour les aider à bâcher leur nouvelle serre, un coup de pouce appréciable lors d’une installation.
A la Ferme des Mille Ruisseaux, Méline et Antoine font pousser des légumes diversifiés de saison, en Agriculture Biologique. Ils ne travaillent pas le sol, fournissent un couvert permanent à leurs cultures et utilisent uniquement des semences de variétés paysannes. Ils commercialisent leurs légumes grâce à la vente directe à la ferme et approvisionnent quatre restaurants, une épicerie et un Biocoop.
« On veut démontrer, modestement, qu’un autre modèle agricole est possible, mais à taille humaine. »
Après tous ces efforts, Méline et Antoine ont décidé de candidater au Concours Fermes d’Avenir Normandie en 2021. Départagés parmi d’excellents dossiers, les partenaires et membres techniques du jury les ont élus lauréats dans la catégorie Installation. Ce concours met en lumière les modèles de fermes agroécologiques les plus aboutis, avec à la clé une récompense de 4 000€. Cela a permis au couple de réaliser une partie des clôtures, d’acheter un utilitaire d’occasion et d’augmenter un peu leur trésorerie, mais aussi de bénéficier d’une grande reconnaissance et visibilité.
Enfin, ils ont également eu l’occasion de travailler avec Silver Fourchette, une autre structure du Groupe SOS, dont l’objectif est de proposer une alimentation adaptée aux besoins des personnes de plus de 60 ans. Lors de cette collaboration, Méline et Antoine ont repris leurs casquettes de chefs pour animer un atelier de cuisine avec leur production auprès d’un groupe de seniors d’une résidence à Trouville.
Le bilan des quatre premières années permettra au couple d’envisager de plus gros investissements pour assurer le confort au travail, comme la construction d’un bâtiment agricole, l’installation d’un système d’irrigation enterré et la création d’une mare pour favoriser la biodiversité sur leur ferme. Leur objectif pour 2023 est également de développer les débouchés commerciaux en livrant des paniers à deux AMAP et en approvisionnant deux restaurants supplémentaires.
Si vous avez aimé l’histoire de Méline et Antoine, vous pouvez les écouter vous la raconter sur notre podcast « Les Clefs de l’Agroécologie”. Grâce à leur témoignage, Méline et Antoine utilisent leur expérience pour, à leur tour, aider et aiguiller des porteurs de projet dans leurs réflexions.
Cette belle histoire de Méline et Antoine nous montre qu’un projet agricole est bien souvent un projet de vie, qui nécessite du temps pour être mûri, des expériences pour être testé et des accompagnements pour prendre de la hauteur.
C’est au travers de leurs engagements au sein de mouvements associatifs que François et Nicolas se sont rencontrés.
Nicolas était ingénieur sur la fusée Ariane 5 et la Station Spatiale Internationale, puis responsable des plans d’améliorations des usines de production en France et à l’étranger. En parallèle, il s’est intéressé aux enjeux environnementaux et alimentaires. C’est en rencontrant Pierre Rhabi en 2019 qu’il a compris l’urgence d’agir et décidé de quitter le domaine spatial pour se consacrer à l’agriculture.
François était agriculteur, formateur en lycée agricole et animateur du réseau des Jeunes Agriculteurs. Après avoir quitté le monde agricole et travaillé en tant que responsable de la transformation pour un bailleur social, il a décidé en 2019 de réaliser un « retour à la terre » pour contribuer à recréer le lien entre citadins et agriculteurs de proximité…
Partageant une passion pour l’agroécologie et une volonté de s’engager pour une agriculture périurbaine à taille humaine, François et Nicolas se sont très vite liés d’amitié et ont décidé de s’associer pour créer une ferme maraîchère agroécologique aux portes de Paris : la Ferme de Gisy !
« Nous avons à cœur de contribuer à la dynamique visant à recréer la ceinture maraîchère qui existait autour de Paris au début du 19è siècle et permettait d’assurer la sécurité alimentaire de l’Île-de-France. »
Pour commencer, Nicolas et François ont participé à la formation Créer sa Microferme Agroécologique organisée par Fermes d’Avenir. Cette formation a pour objectif de transmettre aux porteurs de projets les contraintes et les réalités d’une microferme, ainsi que les clefs de réussite et les équilibres à trouver entre les différents objectifs visés, qu’ils soient environnementaux, sociaux ou économiques.
Par la suite, Fermes d’Avenir a continué d’accompagner leur projet par la réalisation de plusieurs « Ticket Coaching », un accompagnement téléphonique personnalisé permettant d’exposer différentes problématiques techniques et d’affiner son projet.
En 2020, Nicolas et François ont rencontré de nombreuses communes et visité une dizaine de terrains. Finalement, c’est en partenariat avec la commune de Bièvres située à 20 minutes au sud de Paris, dans le département de l’Essonne, qu’ils ont eu l’opportunité de s’installer, suite à une enquête publique concluant que la création d’une ferme biologique sur la commune était d’intérêt général.
La Ferme de Gisy est une parcelle de 5 hectares en lisière de bois, ancienne terre céréalière, abandonnée depuis plus de 10 ans et laissée en friche. Nicolas et François lui ont redonné progressivement vie en débroussaillant la parcelle et en commençant les premières cultures durant l’année 2022.
Les deux amis produisent plus d’une quarantaine de variétés de légumes en maraîchage biologique diversifié, et vont bientôt introduire 250 poules pondeuses en pâturage tournant dynamique sur un parcours agroforestier, comprenant la plantation d’arbres fruitiers (pommes, poires, prunes) et de petits fruits (fraises) sur un pré-verger d’un hectare et demi.
« Nous avons aussi pour projet de planter du thé afin de réintroduire cette culture en Île-de-France. Alors même que 99 % du thé que nous consommons en France a voyagé sur des dizaines de milliers de kilomètres et a souvent subi des traitements, nous souhaitons proposer du thé bio et local ! »
En 2022, François et Nicolas ont lancé leur campagne sur BlueBees, notre plateforme de financement participatif entièrement dédiée aux projets d’agroécologie et d’alimentation durable. Intitulée « Donnez vie à une ferme aux portes de Paris », la campagne a été un succès et a permis de rassembler 35 500 €, se plaçant parmi les trois plus grosses campagnes de dons avec contreparties réalisées sur BlueBees ! Grâce à ce montant, la Ferme de Gisy a pu acheter ses équipements de démarrage : une caravane comme base de vie provisoire, un réseau d’irrigation de surface et un véhicule utilitaire.
Une fois installés, les deux porteurs de projet ont eu à cœur de transmettre et de sensibiliser. Ainsi, ils sont intervenus lors de deux conférences inspirantes organisées par Fermes d’Avenir à l’occasion de l’inauguration de la Ferme de l’Envol, sur les thèmes de la santé au travail et de la transmission agricole. Sur leur ferme, ils souhaitent par la suite développer des activités pédagogiques afin de sensibiliser le plus grand nombre, ainsi que favoriser la recherche agronomique.
« Nos objectifs sont clairs : régénérer les sols et la biodiversité, nourrir les habitants de notre territoire grâce à une ferme agroécologique périurbaine diversifiée et favoriser la recherche et le développement agronomique pour une agriculture intégrant les enjeux environnementaux. Nous avons d’ailleurs souhaité inscrire cette vision globale directement dans les statuts de notre EARL. »
Nicolas et François ont été accompagnés par Fermes d’Avenir et BlueBees à différents moments de leur parcours, pour leur apporter une formation, une expertise agronomique ou encore une solution de financement. Voir leur projet sortir de terre et continuer de se développer est une magnifique récompense.
Sylvie Guillot était ingénieure agronome pour un institut de recherche agricole, Florent Sebban travaillait pour un réseau d’ONG de solidarité internationale suite à des études de politique internationale. C’est en 2011 que le couple a décidé de se convertir au noble métier de paysan, et de se lancer dans la folle aventure de la création de Sapousse, une ferme dans le département de l’Essonne.
Pour trouver leur foncier, Florent et Sylvie ont répondu à un appel d’offre émis par la commune de Pussay, qui souhaitait utiliser ses terres pour développer un projet de maraîchage en agriculture biologique. Le couple a ainsi assisté pendant plus de cinq mois à de multiples réunions avec les élus locaux, afin de lever, ensemble, tous les obstacles qui s’opposaient à leur installation en agriculture paysanne…
“Nous nous plaçons volontairement en partenariat avec les mangeurs de la commune pour imaginer une ferme qui réponde à leur besoin de se reconnecter à leur alimentation. C’est la raison pour laquelle la grande majorité de notre production est distribuée en vente directe via le système des Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP)”
explique Forent, porte-parole du Mouvement Interrégional des AMAP (Miramap). Sur leur ferme, Florent et Sylvie font pousser des légumes en limitant le travail du sol au minimum, produisent des plants et des semences, cultivent des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM) qu’ils sèchent et transforment, font pousser des fruits et fabriquent du miel. Cette production diversifiée permet de nourrir près de 500 familles de la région, dans une agriculture biologique et citoyenne.
“Nous cherchons à développer un système résilient agronomiquement, économe en énergie et humainement viable. Nous nourrissons et protégeons nos sols pour qu’ils puissent à leur tour nourrir les plantes que nous cherchons à faire pousser”
nous confient Florent et Sylvie, qui sont à la recherche d’une grande indépendance technologique. C’est pourquoi ils auto-fabriquent une partie de leurs outils, leur permettant de gagner en autonomie vis-à-vis des technologies agricoles.
C’est en 2022 que Fermes d’Avenir rencontre la ferme Sapousse, lorsque l’envie de partager et de transmettre de Florent et Sylvie les conduit à devenir une ferme formatrice du Programme Compagnonnage. Cette formation au métier de maraîcher proposée par Fermes d’Avenir apporte les clés pour définir et réussir la mise en place de son projet d’installation en maraîchage avec des pratiques agroécologiques. Pour cela, les compagnons sont accueillis et formés au sein de fermes formatrices et alternent formation théorique et pratique. La ferme Sapousse accueille également couramment les formations courtes de Fermes d’Avenir, “Créer sa microferme avec un objectif de viabilité économique” et “Créer sa microferme en PPAM”.
Par la suite, Fermes d’Avenir a documenté le modèle de la ferme Sapousse par la réalisation d’un Portrait de Fermes, un descriptif technique et agronomique à destination des porteurs de projet et des fermes déjà installées, disponible en libre accès sur notre site internet.
Cette année, La Ferme Sapousse a été lauréate du Concours Fermes d’Avenir Ile-de-France dans la catégorie Maraîchage. Florent et Sylvie ont été sélectionnés pour le modèle inspirant qu’ils ont su développer, particulièrement porté sur le consommateur. Leur ferme fait partie de celles qui relèvent le défi de protéger la planète, d’être viable économiquement et de nourrir le territoire avec des aliments sains et qualitatifs.
Fermes d’Avenir est fier d’avoir dans son réseau des fermes comme Sapousse, qui nous enrichissent et qui nous permettent d’accompagner au mieux les porteurs de projets et les agriculteurs en transition !
Si vous souhaitez en savoir plus sur leur installation avec une collectivité, vous pouvez écouter le retour d’expérience de Florent dans notre podcast “Les Clés de L’Agroécologie », “Comment s’installer avec l’aide d’une collectivité”. Une version écrite est aussi disponible sur la plateforme Triple Performance de Neayi.
Stéphane est fils, petit–fils et arrière-petit-fils d’agriculteur. Pourtant, il avait choisi de faire un pas de côté en faisant des études en santé animale et sécurité alimentaire, puis en devenant directeur dans un parc animalier.
Nathalie était soigneuse animalière spécialisée dans les soins pour éléphants, depuis plus de 10 ans. C’est à travers leurs carrières que Stéphane et Nathalie se sont rencontrés, aimés et qu’ils ont décidé de continuer leur chemin ensemble.
Le couple n’avait pas pour objectif de reprendre une ferme et de devenir agriculteurs. Pourtant en 2015, quand le père de Stéphane est parti à la retraite à l’âge de 67 ans, son fils a dû choisir entre accepter qu’une partie de la ferme soit vendue et l’autre louée, ou alors la reprendre dans sa totalité…
Parce que cette ferme était un lieu de cœur pour eux, Nathalie et Stéphane ont décidé d’assurer la reprise et de monter un projet, sans encore savoir lequel.
Pour se former et définir ce projet, le couple a suivi la formation Payculteur de Fermes d’Avenir (qui n’existe plus aujourd’hui, mais qui a inspiré les formations suivantes).
« Cette formation nous a permis de peaufiner nos pratiques agroécologiques et d’avoir les outils nécessaires à la création de notre projet. Elle a été un véritable tremplin, où nous avons pris du temps hors de notre ferme pour rencontrer une diversité d’intervenants vraiment très compétents ! » nous confie Nathalie.
C’est à la sortie de la formation que Nathalie et Stéphane se sont lancés et qu’ils ont créé le projet de la Ferme de Layat. En 2017, alors qu’ils étaient en cours d’installation, ils ont remporté le concours Arbres d’Avenir, fruit du partenariat entre Fermes d’Avenir, PUR Projet et la plateforme de financement participatif Blue Bees. Ce concours avait pour objectif d’encourager et de financer des agriculteurs qui souhaitaient réintégrer l’arbre et les haies sur leurs terres.
« Nous avons la conviction que l’on peut créer un modèle plus cohérent, plus formateur et plus respectueux du vivant. Pour y parvenir, nos principaux outils sont l’arbre et la biodiversité, des leviers essentiels pour améliorer la qualité de nos sols, notre eau et nos paysages. »
Grâce au concours, la ferme de LaYat a pu planter 3255 arbres (pommiers, poiriers, noisetiers, châtaigniers, arbres fourragers…) et ainsi diversifier son activité, tout en régénérant la biodiversité !
La ferme de Nathalie et Stéphane est située à Trézelles, dans l’Allier, et représente 51 hectares divisés en deux corps de ferme. La ferme de LaYat est l’un des deux sites, sur lequel Stéphane et Nathalie ont développé un projet agroécologique sur 27 hectares, tandis que l’autre site est consacré à la culture de céréales anciennes en Agriculture Biologique de Conservation (ABC). Sur la ferme de LaYat, le couple a développé de nombreuses activités toutes agroécologiques : Maraichage sur Sol Vivant, élevage bovin en pâturage tournant dynamique, poules pondeuses, fruits et petits fruits, atelier de transformation, plants potagers et fourrage.
Dès le lancement du Programme Compagnonnage de Fermes d’Avenir en 2017, la ferme de LaYat est devenue une ferme formatrice, et accueille chaque année des compagnons afin de les former au Maraichage sur Sol Vivant. Elle est également une ferme référente, ce qui signifie qu’elle s’implique dans l’élaboration et le pilotage du programme aux côtés de Fermes d’Avenir.
Enfin, la ferme de LaYat a été une des premières fermes en France à expérimenter la Comptabilité Socio Environnementale CARE avec Fermes d’Avenir. A partir des bilans comptables d’une exploitation, la “CSE” permet de rendre compte de l’impact qu’a une ferme lorsqu’elle met en place des pratiques qui préservent les ressources naturelles et humaines, et les coûts qui y sont associés. Grâce à ces expérimentations, Fermes d’Avenir met en lumière la responsabilité partagée de différents acteurs (pouvoirs publics, banques, entreprises agricoles et alimentaires…) dans la transition agro écologique.
La ferme de Nathalie et Stéphane est particulièrement inspirante puisque, en reprenant des terres appauvries par des années de travail du sol en agriculture conventionnelle, ils ont su repenser entièrement leur modèle agricole pour le convertir en un système agroécologique, connecté à son territoire et qui régénère la biodiversité.
C’est en travaillant sur le long terme avec des fermes inspirantes comme LaYat que Fermes d’Avenir évolue et construit ses programmes !
Gaby travaillait dans le milieu du spectacle vivant, en tant qu’artiste et formatrice en sons et lumières. Suite à un burn-out, elle est partie se reposer dans sa maison d’enfance dans le Gers, dans laquelle elle a pu faire le vide autour d’elle, profiter de la nature et retrouver des sensations perdues. Dans le jardin de cette maison, elle a commencé à cultiver des légumes, à recréer une oasis de biodiversité, ce qui a conduit son voisinage à venir visiter son jardin. C’est ici qu’a germé son idée de créer une ferme et de la nommer « Retour O Sources ».
Gaby a ensuite découvert la formation « Créer sa microferme » proposée par Fermes d’Avenir, et a décidé de la suivre en novembre 2020 pour se tester durant une semaine, et voir si c’était bien vers un projet agricole qu’elle souhaitait se diriger. La rencontre avec Fermes d’Avenir a été déterminante :
« J’ai eu la révélation, je me suis dit que c’était ce chemin qu’il fallait que je prenne, la formation a complètement confirmé mon projet. Ce qui était bien, c’était qu’on a visité beaucoup de fermes aux modèles très différents. Cela m’a permis de situer mon projet par rapport à ces modèles, de savoir ce que je voulais et ne voulais pas. »
Ainsi, à la sortie de la formation, Gaby a construit son propre modèle de ferme, une ferme autonome et résiliente, qui utilise les low-tech.
« Je souhaite revenir à des techniques anciennes rurales et des savoir-faire ancestraux. Ici, on n’appuie pas sur un bouton ! »
Gaby a ensuite passé un BPREA afin d’avoir la capacité agricole, et s’est installée en 2021 sur un terrain familial de 8 hectares certifiés bio à Labrihe dans le Gers. Sur ces terres, 3,7 ARES (soit 3 700 m2) sont dédiés à du maraîchage diversifié sur sol vivant, sans motorisation.
Quelques hectares se trouvant le long d’une rivière sont consacrés à recréer un espace sauvage et des zones humides, tandis que le reste du terrain est dédié à un projet agroforestier.
Lors de son installation, la porteuse de projet a réalisé avec Fermes d’Avenir un Ticket Coaching, c’est-à-dire un accompagnement téléphonique personnalisé et gratuit, durant lequel notre équipe lui a apporté des renseignements sur des solutions de financement. Suite à cet échange, elle a lancé une campagne de financement participatif sur notre plateforme Blue Bees, qui lui a permis de récolter 6 925€ pour l’aider à s’installer.
Depuis son installation, Gaby développe un projet agroforestier afin de planter de nombreux arbres sur différentes parcelles. Le Gers étant un département touché par de fortes sécheresses (jusqu’à 46 degrés durant l’été 2022…), l’agricultrice a dû adapter ses choix de semences, afin de sélectionner les variétés les plus résistantes. Grâce à l’aide financière de Fermes d’Avenir, Gaby a pu acheter 100 nouveaux arbres qui seront plantés en janvier 2024.
Enfin, Gaby a fait le choix d’ouvrir sa ferme en accueillant de nombreuses personnes : les jeunes générations durant les vacances scolaires, des centres d’accueils, ou encore le grand public lors d’ateliers thématiques (vannerie, lactofermentation, vin de noix…). Ces échanges lui permettent à la fois de faire de la sensibilisation, tout en recevant de l’aide ponctuelle pour planter et semer.
Gaby compare le métier d’agriculteur à celui d’artiste dans le spectacle vivant : « Je suis passée de la culture à la culture : dans les deux cas on travaille beaucoup, on n’est pas bien payé, le rythme est intense, mais ce sont des métiers de passion. En ayant une ferme, les rencontres et coup de mains, même s’ils sont occasionnels, sont suffisamment précieux pour que je puisse parler d’un projet collectif. »
Edouard avait cette envie, très jeune, de devenir agriculteur. Après une alternance pépiniériste paysagiste où il a appris à greffer, bouturer, tailler, il a fait un BTS gestion et protection de la nature.
« J’ai toujours aimé la nature et l’environnement. Depuis tout petit, j’arpentais les champs, j’allais pêcher, j’observais les oiseaux… Et comme je suis d’un naturel bavard, j’ai souhaité en faire une qualité et expliquer aux gens comment fonctionnait la nature ! »
C’est comme ça qu’Edouard est devenu éducateur en environnement pour une Communauté de commune, où son rôle était d’expliquer les écosystèmes.
« Au bout d’un moment, j’en ai eu marre de parler et de dire quoi faire aux gens, je voulais prouver par l’exemple que c’était possible. »
Lorsque l’opportunité de récupérer des terres s’est présentée à lui, Edouard a démissionné du service public pour devenir agriculteur, parce que c’était son rêve. Ainsi, il a récupéré 2,8 hectares de terres à Bouquetot, dans l’Eure, qui étaient jusqu’alors un champ de blé, et qu’il a transformé en véritable projet de maraichage et d’arboriculture en Agriculture Biologique. C’est comme cela qu’a été créée la ferme de la Mare des Rufaux !
Pour pouvoir construire un bâtiment agricole de 240m2 (servant à la fois de laboratoire de transformation, de bureaux, de boutique, d’atelier et de séchoir… !), Edouard et son ancienne compagne ont lancé en 2014 et en 2016 deux campagnes sur Blue Bees, notre plateforme de financement participative, et ont ainsi récolté 24 500€ pour leur projet de construction.
Fille d’agriculteurs, Louise a très vite su qu’elle souhaitait devenir agricultrice. Après un BTS paysagiste et une école d’ingénieur, elle s’est lancée dans une première saison de salariat agricole, avant de partir voyager en Asie durant l’année 2016. De retour en France, elle travaille sur une ferme dans l’Indre, puis suit la formation compagnonnage proposée par Fermes d’Avenir en 2017.
En 2017, alors qu’Edouard connaissait l’association Fermes d’Avenir depuis sa création, il a décidé de participer à la première édition du Programme Compagnonnage, en tant que ferme formatrice. C’est à ce moment-là qu’Edouard et Louise se sont rencontrés. L’année suivante, Louise continue de se former dans le cadre d’une saison de salariat agricole dans le Lot, chez un couple de maraîchers bio. Edouard et elle ont alors décidé de continuer leur chemin ensemble.
Ainsi, Louise a d’abord fait une première saison en tant que salariée de la Mare des Rufaux en 2019, puis elle s’est associée à Edouard en 2021. Leur ferme est une ferme emblématique du Programme Compagnonnage, puisqu’ils accueillent et forment chaque année plusieurs compagnons, et qu’ils participent, tous les deux, à l’élaboration et au pilotage du programme avec Fermes d’Avenir.
« Être agriculteur est un métier chronophage et énergivore. Accueillir des stagiaires permet à la fois de transmettre, tout en bénéficiant d’une aide non négligeable sur la ferme. Ce qui est bien avec le compagnonnage, c’est qu’on investit du temps pour former des personnes qui ont pour projet de s’installer dans l’agriculture, de construire un projet agricole.
En parallèle de sa ferme, Edouard réalise des interventions pour MSV, pour Vers de terre Production, Arbre et paysages 32, mais également auprès d’étudiants en Bac+2 et Bac +3.
Aux côtés de Fermes d’Avenir, Edouard et Louise ont participé à l’expérimentation de la Comptabilité Socio Environnementale CARE, afin que leur ferme soit un terrain d’enquête pour collecter des données et mettre en place cette nouvelle forme de comptabilité. Enfin, ils sont actuellement en train de participer à un programme de recherche européen pour encourager l’agroforesterie.
« On souhaite prouver par l’exemple que c’est possible, qu’on peut faire de l’agriculture différemment. »
Après avoir obtenu une première licence en économie, Régis s’est lancé dans une seconde licence puis un master d’anthropologie de l’environnement, en lien avec le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Sensibilisé aux enjeux environnementaux grâce à ses études, le jeune homme s’est intéressé à l’agroécologie et à l’autonomie alimentaire, avant de partir voyager et faire du woofing pendant quelques années.
A la fin de son périple, Régis a fait une saison dans la ferme Les Légumes du Bocage. C’est dans cette ferme en maraîchage bio de la commune de Lingreville qu’il a rencontré Nicolas, son associé. Ce dernier a fait des études d’ingénieur agronome à Vetagrosup (Clermont-Ferrand). Entre sa 2ème et sa 3ème année à l’école, Nicolas a réalisé une césure en Ecosse, à Taïhiti et au Népal. Ce voyage lui a permis de donner un autre sens à ses études et de s’intéresser à l’agroécologie et la permaculture.
Une fois ses études terminées, en 2016, Nicolas a rejoint la ferme Les Légumes du Bocage. Il y a intégré l’espace test “BioPousse” (un espace test pour apprendre le métier de maraîcher) pendant un an, avant de devenir salarié sur la ferme Légumes du Bocage pendant 6 mois. Régis, quant à lui, a commencé son expérience aux Légumes du Bocage par 3 ans de salariat, avant d’intégrer l’espace test Biopousse et de suivre, en parallèle, la formation “Paysan maraîcher” du CFPPA de Coutance.
Forts de leurs apprentissages respectifs, Nicolas et Régis se sont finalement associés pour travailler ensemble sur la ferme des grands-parents paternels de Nicolas, située à Port Bail-sur-Mer : Le Pot’A’Gégène.
Si Nicolas est arrivé sur la ferme en août 2017, Régis ne l’a rejoint qu’en 2021. La venue de Régis a rendu nécessaire l’augmentation des surfaces de production, afin que les agriculteurs puissent vivre à deux sur l’exploitation. En plus de l’atelier de poules pondeuses, créé en 2022, Nicolas et Régis ont construit une serre, planté des haies et des arbres fruitiers dans leur verger maraîcher, accentuant la dimension agroécologique de la ferme.
L’objectif de Nicolas et Régis était alors de mettre en place une ferme viable et agroécologique, capable de leur offrir un certain confort de vie. Du fait de son modèle triplement performant, le Pot’A’Gégène a été pré-sélectionné dans le cadre du Concours Fermes d’Avenir 2022 qui s’est tenu en Normandie. C’est par le biais de cet évènement annuel que le Pot’A’Gégène a rejoint le réseau des fermes d’avenir et est devenue ferme formatrice dans le cadre du programme Compagnonnage.
Pour cette deuxième saison en tant que formateurs, Nicolas et Régis ont accueilli 3 binômes de Compagnons sur leur ferme, sur 3 périodes consécutives de 2 mois et demi. Le Programme Compagnonnage est une formation itinérante qui offre aux porteurs de projet l’opportunité d’un apprentissage pratique, en immersion sur différentes fermes. Par ailleurs, Le Pot’A’Gégène est le lieu de techniques agricoles novatrices et séduisantes pour la nouvelle génération d’agriculteurs : absence de travail du sol ou d’utilisation de pesticides, sols toujours couverts… Enfin, Le Pot’A’Gégène a la particularité d’être doté d’un poulailler mobile, soit un mobile-home de 12 mètres de long sur 3 mètres de large comptant 130 poules.
L’intérêt de cette installation est de permettre aux poules de pâturer dans les 5 différents vergers de la ferme. En moyenne, les poules sont laissées en pâturage 1 mois dans le parcours (un enclos de 360 m2 comportant des filets électrifiés) avant d’être déplacées. A l’image du pâturage tournant dynamique, le poulailler mobile présente des avantages multiples : d’une part, les poules ont toujours de l’herbe à pâturer et d’une autre, elles éliminent les parasites des vergers et produisent un engrais naturel riche en azote, ensuite épandu sur les parcelles de légumes.
Réalisé à partir de mobil-homes ou de caravanes pour un prix bien inférieur à celui du marché, ce type de poulailler mobile nécessite de développer une routine bien précise de soin des poules :
– Pour pouvoir récolter des œufs tous les jours, les poules sont nourries 2 fois par jour avec un mélange d’aliments pour poules pondeuses et des coquilles d’huîtres pour solidifier la coquille ;
– De l’huile de lavandin est aspergée sur les poules pour les détendre ;
– Des bacs de terre de diatomé ont été installés pour que les poules puissent se rouler dedans ;
– Du vinaigre de cidre est versé dans leur cuve afin d’acidifier l’eau et de limiter le développement des bactéries ;
– Des portes solaires, intégrant des détecteurs de luminosité, ont été installées afin que Nicolas et Régis n’aient plus à fermer le poulailler tous les soirs vers 23h ou minuit.
L’expertise de Régis et Nicolas leur a valu de devenir formateurs dans le cadre de la formation “Créer son poulailler mobile” animée par Fermes d’Avenir. Nous vous y attendons nombreux !
Thibault et Elsa ont commencé leurs carrières en tant que reporters de guerre. Après dix années passées à parcourir le monde la caméra au poing, l’un et l’autre ont décidé de devenir agriculteurs, le métier de journaliste ne suffisant plus à leur offrir un sentiment d’utilité. Cette reconversion était aussi liée à une prise de conscience plus générale pour Thibault :
« Nous avons réalisé que le monde avait besoin de plus d’action que d’information. Aujourd’hui, on sait ce qui ne va pas. Il ne nous reste donc plus qu’à agir pour assurer la transition. »
En 2016, Thibault et Elsa ont donc acheté un terrain de 5,5 hectares en Normandie, créant ainsi la ferme des Gobettes. L’année suivante, ils ont respectivement obtenu un BPREA et un bac pro agricole, leur permettant d’entamer leur première saison de maraîchage en 2018. Thibault et Elsa ont alors créé un bâtiment destiné à stocker le matériel et les récoltes. Pour financer cet espace de stockage, les deux jeunes maraîchers ont eu recours à la plateforme de financement participatif Blue Bees et sont parvenus à récolter 25 000 euros !
L’année suivante, en 2019, Thibault et Elsa ont été rejoints sur la ferme par Charlotte. Cette dernière a d’abord travaillé aux Gobettes en tant que stagiaire. Ce n’est qu’une fois son BPREA en poche que Charlotte a officiellement intégré la ferme, dans le cadre d’un parrainage puis comme associée en 2023.
A eux trois, Charlotte, Elsa et Thibault ont développé un outil de production performant, intégrant 2 grandes mares et prairies, 1000 arbres dont 500 fruitiers, 50 poules et 4 ruches. A cela s’ajoutent un poulailler mobile, construit dans une ancienne bétaillère à vaches, ainsi qu’un verger maraîcher. Associant les lignes d’arbres aux cultures maraîchères, ce type de verger favorise la biodiversité et rend divers services environnementaux : stockage du carbone, accueil des oiseaux, protection contre le vent, création de zones ombragées…
Du fait de ses performances environnementales, sociales et économiques, la ferme des Gobettes est devenue l’une des fermes “modèles” ayant inspiré Fermes d’Avenir pour concevoir sa Fleur de l’Agroécologie. Après avoir animé la formation “Créer sa microferme agroécologique”, la ferme des Gobettes est également devenue ferme référente de la formation “Créer son Verger Maraîcher”.
Aujourd’hui, la Ferme des Gobettes est ferme formatrice du programme Compagnonnage. Pour la 4ème année consécutive, Charlotte, Elsa et Thibault ont accueilli trois binômes de Compagnons sur leur ferme et participent au jury d’évaluation. Ils apportent ainsi des éclairages aux Compagnons, concernant notamment la construction du modèle économique de leur projet d’installation. En effet, pour Thibault :
“Lorsqu’on s’installe sur une ferme, on devient chef d’entreprise et ce n’est pas un gros mot. Chez les maraîchers qui ne vont pas bien économiquement, 9 fois sur 10, c’est un problème de planification, d’organisation et de stratégie de développement économique et d’investissement. Il s’agit rarement d’un problème agronomique.”
Ainsi, le programme Compagnonnage permet d’anticiper ces questions d’ordre économique et stratégique, et d’allier l’apprentissage théorique à l’expérience de terrain :
“La création d’entreprise et la comptabilité s’apprend sur table mais le maraîchage s’apprend sur le terrain. Ça a tout son sens de passer 7 mois à apprendre le maraîchage. On peut sortir de la formation Compagnonnage avec la capacité de s’installer. Ce n’est quand même pas rien.”
Parce qu’elle est investie dans plusieurs de nos programmes de formation, la ferme des Gobettes figure aujourd’hui parmi les fermes référentes du réseau des fermes d’avenir et donne à voir un modèle agroécologique inspirant. Si inspirant qu’Elsa et Thibault en ont écrit un livre : “Dans votre potager, tout va pousser !” est paru aux éditions Larousse en 2023 et regroupe divers conseils et astuces pour créer son propre potager et se lancer dans l’aventure du maraîchage !