Vers l’autonomie alimentaire 1
A l’origine de la création d’une ferme, il y a une question qui se pose : qu’est-ce que je vais produire pour contribuer à la sécurité alimentaire de mon territoire ?
Nous souhaitons nous intéresser dans cet article à deux considérations pour permettre à chacun de répondre à cette question :
– le régime alimentaire des humains : que serait un régime alimentaire durable ?
– les produits alimentaires : y en a t-il des « plus » durables que d’autres ?
En effet, le projet de Fermes d’Avenir vise à améliorer, voire à restaurer la sécurité alimentaire des territoires, et en cela, le régime alimentaire des citoyens et la production sont étroitement liés. Fermes d’Avenir traite essentiellement du 2ème volet tout en sensibilisant les consommateurs au premier volet.
Des données objectives sont nécessaires pour qui veut se lancer dans un projet d’agriculture durable. Cet article traite de ces données objectives (que le lecteur pourra compléter par des lectures recommandées), et des implications de ce constat dans le choix de la nourriture à produire et à consommer.
Ainsi, la question (posée fréquemment et à juste titre) : « l’agriculture inspirée de la permaculture et de l’agroécologie peut-elle nourrir les humains ? » trouve sa réponse certes dans les modes de production mais également dans les modes de consommation. En bref, le consommateur a un rôle essentiel à jouer et nous allons le montrer ci-dessous.
Petit point de définition (extrait de Wikipédia) :
« La nutrition (du latin nutrire : nourrir) est l’ensemble des processus par lesquels un être vivant transforme des aliments pour assurer son fonctionnement. La nutrition est également une science pluridisciplinaire, comportant deux grands axes. La physiologie de la nutrition traite de la façon dont l’organisme opère la transformation des aliments, c’est-à-dire des processus métaboliques. Ceci comporte l’étude du rôle des macronutriments et des micronutriments au niveau des mécanismes biochimiques cellulaires, et les conséquences sur les tissus d’un déséquilibre entre l’énergie absorbée et l’énergie dépensée par l’organisme. La psychologie de la nutrition analyse le comportement alimentaire de l’individu ou du groupe. Elle met l’accent sur des questions telles que « pourquoi mangeons-nous ? » ou « comment choisissons-nous nos aliments ? ». Chez l’homme, ces questions sont en rapport avec des facteurs environnementaux tels que l’environnement construit, les médias et politiques de santé, ainsi qu’avec ses particularités tels que ses revenus ou sa culture. »
Cet article parle donc de nutrition, c’est-à-dire de culture dans tous les sens du terme. On comprend donc pourquoi la question est au cœur des enjeux auxquels s’intéresse la permaculture.
Sommaire
1ère partie : de quoi l’humain a t-il besoin pour se nourrir ?
2ème partie : comment nourrir durablement tous les humains
– Un scénario de la France de demain permettant la sécurité alimentaire : nous mangerons tous de la nourriture produite localement
– Le régime alimentaire des humains : l’enjeu des protéines
3ème partie : à quoi ressemble une ferme permettant l’autonomie alimentaire ?
– Le mode de production alimentaire influe sur la qualité nutritionnelle des aliments
– L’importance sur le plan nutritif de modes de production biologique
– Pour une autonomie en légumes et en fruit
– Pour une autonomie « totale »
De quoi l’humain a t-il besoin pour se nourrir ?
L’organisme puise son énergie dans les sucres (ou glucides), les corps gras (ou lipides) et les protéines. Ces trois nutriments énergétiques forment la classe des macronutriments.L’énergie se mesure en joules ou calories, dont les symboles sont respectivement J et cal. La conversion est 1 kcal pour 4,186 kJ, ou 1 kJ pour 0,289 kcal. L’ensemble des organes assurant l’extraction d’énergie est le système digestif, qui transforme les sucres en glucose (ou galactose), les protéines en acides aminés et les corps gras en acides gras.
Nos besoins en calories dépendent de notre sexe, de notre âge et de notre activité physique :
– un homme adulte qui fait 30 min d’activité par jour a besoin de 2500 kcal environ
– une femme adulte qui fait 30 min d’activité par jour a besoin de 2000 kcal environ
Les protéines doivent représenter environ 12-15% des apports en calories par jour. Les lipides doivent fournir 30 à 35 % des calories totales. Les glucides doivent fournir 50 à 55 % des calories totales de la journée.
Les glucides sont nécessaires pour le corps, et la concentration dans le sang doit être maintenue à un niveau assez élevé car le cerveau en dépend intégralement.
Les matières grasses alimentaires incluent toute matières grasses et huiles comestibles. Elles peuvent provenir d’aliments d’origine animale ou végétale.
Les protéines sont de grosses molécules faites d’acides aminés. Elles se trouvent dans les aliments d’origine animale et végétale. Ce sont les principaux composants structurels des cellules et des tissus de l’organisme. Les muscles et les organes sont en grande partie composés de protéines. Les protéines sont nécessaires à la croissance et au développement du corps, à l’entretien et à la réparation et au remplacement des tissus abîmés, à la production d’enzymes métaboliques et digestives, et elles sont des constituants essentiels de certaines hormones.
Les protéines d’origine animale sont la principale source de protéines en Amérique du Nord et Europe de l’ouest. L’origine animale inclut aussi bien la viande que ce qui est produit par les animaux, tel que les œufs (13 g de protéines pour 100 g d’œuf) ou le fromage (19,80 g de protéines dans 100 g de camembert). Les végétariens ne consommant pas de viande, et les végétaliens rejetant l’ensemble des produits d’origine animale, leurs protéines doivent provenir des légumes et des céréales, qui sont également les deux principales sources en Afrique, Asie et Amérique Latine.
Les sels minéraux sont essentiels au bon fonctionnement du corps. On les retrouve dans l’eau sous forme de composés chimiques. On peut aussi les retrouver dans la viande et les légumes. Une carence peut entrainer des maladies : par exemple, un manque de fer dans le sang cause l’anémie.
Les minéraux sont présents dans les aliments d’origine animale et végétale. Ces composés favorisent les réactions chimiques et peuvent entrer dans la composition de nombreux tissus. Les minéraux comme le calcium, le phosphore, le potassium, le fer, le sodium, le soufre, le chlore et le magnésium sont importants pour la santé.
Certains minéraux sont nécessaires en très faible quantité pour le métabolisme et sont appelés « oligoéléments essentiels ». Parmi les principaux oligoéléments, l’iode et le zinc sont ceux qui reçoivent la plus haute priorité dans les interventions de santé publique.
Les vitamines sont des composés organiques qui se trouvent dans les aliments d’origine animale ou végétale. De petites quantités de vitamines sont essentielles à une croissance corporelle normale et à l’activité physiologique. Les vitamines importantes pour la santé humaine incluent la vitamine A, la vitamine D, la vitamine E, la vitamine K, la vitamine C, la thiamine, la riboflavine, la niacine, la vitamine B6, le folate, la vitamine B12, le pantothenate et la biotine.
La nutrition joue un rôle essentiel dans la prévention de nombreuses maladies.
Vers l’autonomie alimentaire : partie 2