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Fertilité et vie du sol

Prendre soin de la terre.

Ce principe éthique à la base de la permaculture doit être interprété à la fois au sens métaphorique : « prendre soin de l’ensemble des formes de vie de la planète » et au sens littéral « soigner le sol ». Le sol, en effet, est à la base de toute l’agriculture. Le soigner revient à soigner l’ensemble des humains qui se nourrissent de cette agriculture.

Le sol est créé par la vie

Le sol est une matière complexe née de la rencontre et de l’intrication de la matière minérale et de la matière organique. Sans humus, il n’y aurait pas de sol, mais simplement de la poussière de roche. De plus, les organismes vivants jouent un rôle essentiel dans la pédogenèse (la formation du sol). Cloportes, collemboles, acariens, nématodes, bactéries et champignons construisent la structure du sol en améliorant sa porosité, en facilitant la formation de complexes organo-minéral qui protège le sol de l’érosion. Aussi, prendre soin du sol signifie prendre soin de la vie du sol.

Mystérieuse vie du sol

La terre n’étant pas transparente, la vie du sol est invisible. La tendance à ne croire que ce qu’on voit étant relativement commune, la vie du sol est méconnue et bien souvent ignorée. Par exemple, saviez vous que le plus gros organisme vivant est… un champignon !!! En Oregon, aux U.S.A., un Armillaria Ostoyae de plus de 2000ans s’étend sur 900 hectares et pèse des centaines de tonnes. Bien sûr, on parle ici du mycélium, cet ensemble de filaments souterrain extrêmement fins qui constituent le « corps » du champignon, alors que les parties ramassées par les mycophages ne sont en fait que les organes reproducteurs du champignon. La proportion est un peu la même qu’entre une pomme et un pommier. Il faudrait imaginer que l’ensemble du pommier soit sous terre et que seules les pommes émergent. « L’essentiel est invisible pour les yeux… »

Les mycorhizes

Ce mot à l’orthographe délectable prend tout son sens avec un peu d’étymologie. Myco : champignons, rhize : racine. Il s’agit là d’une symbiose entre les plantes et les champignons, qui se déroule à l’abri des regards, dans le sol, via une « alliance » des mycéliums et des racines. Les plantes fournissent aux champignons des sucres qu’elles fabriquent par photosynthèse. En échange, les champignons « offrent » à la plante de l’eau et des minéraux. Les hyphes (filaments) des champignons sont très fins long et explorent un volume de sol bien plus grand que celui qui est au contact des racines d’une plante. Le champignon est tellement plus efficace que les racines que certains arbres adultes abandonnent entièrement l’absorption d’eau par leurs racines, déléguant entièrement cette fonction à ses champignons partenaires ! Les mycorhizes concernent 90% des plantes et ce depuis des centaines de millions d’années. On suppose même que ces symbioses végétal-champignon auraient permis la sortie des eaux des plantes et leur établissement sur la terre ferme. Leur rôle est essentiel dans la nutrition végétale. Les champignons sont notamment beaucoup plus performant que les racines pour trouver et absorber le phosphore dans le sol. Le rôle des champignons est donc, entre autre, de fournir du phosphore aux plantes. Ironiquement, l’emploi d’engrais superphosphates (quasi systématique en agriculture « classique ») tue les champignons du sol. L’emploi de cet engrais phosphaté, en supprimant la voie biologique de fourniture de l’azote, rend donc les plantes entièrement dépendante des engrais. On voit que la fertilisation des engrais à l’aide d’engrais de synthèse est un cercle vicieux. En permaculture, on va au contraire chercher à maximiser la vie du sol en la nourrissant de matière organique (paillages, engrais verts, composts). Un écosystème diversifié étant la meilleure source de fertilité et de bonne santé pour les plantes cultivées.

Cette page est en cours de construction. Plus à venir prochainement.

Pour en savoir plus sur ce thème :

Le Laboratoire d’Analyses Microbiologique des Sols (LAMS), fait un travail remarquable. Nous recommandons notamment l’ouvrage de Claude et Lydia Bourguignon : Le sol, la terre et les champs Edition : Sang de la terre 2015

L’approche développée par Yves Hérody au BRDA est particulièrement fine sur l’analyse des différents types de matières organiques dans le sol et leurs fonctionnements.

Les travaux d’Elaine Ingham sont une référence internationale sur la microbiologie des sols et le « compost tea ».

Les travaux du Savory Institute sont fondateurs du « management holistique » et essentiels sur les questions de gestion des sols dans les zones arides et d’augmentation du taux de matière organique des sols.

Article de Nature sur un autre champignon géant.