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Journal de Bord

L’arrivée des cochons….épique !

Comme nous vous l’avions annoncé il y a quelques semaines, nous souhaitons confier à des cochons un travail incontournable avant de pouvoir cultiver : nous libérer de la prairie.

Là où le tracteur de Monsieur Quillet n’a pu passer, nous avons positionné un enclos et un abri pour accueillir des cochons.
L’abri est très sommaire, puisque construit à l’aide de palettes au dessus desquelles nous avons placé un reste de tôle ondulée, et la clôture, électrique, a été accrochée à des piquets en bois récupérés dans la forêt.

Avec Sylvain, des Jardins Vergers, nous avons passé une commande groupée à un éleveur du coin (près de Loches), pour 7 cochons : Sylvain en prend 5 pour cette deuxième année, convaincu du bien fondé de l’exercice, et nous nous contentons pour notre part de deux femelles histoire de nous faire la main…ce qui ne se révéla pas idiot par la suite!!

Avec l’agriculteur, dans l’enclos de la grosse truie et de ses 12 porcelets, Sylvain et moi ne faisons pas les malins : l’agriculteur nous demande de tenir à distance la mère pendant qu’il lui subtilise un à un ses petits chérubins.
Pas contente, elle tourne autour de nous en grognant de plus en plus fort et s’expose sans peur aux coups de bâton que nous sommes chargés de lui donner en cas d’attaque…
Pendant ce temps, le ballet de l’agriculteur ne cesse pas : il plonge sous la tôle qui abrite la famille cochon, disparaît dans le noir, nous entendons alors des grognements stridents, puis il ressort avec un porcelet tout rose sous le bras, court à toute allure jusqu’à la clôture, qu’il enjambe avant de jeter le petit cochon dans la voiture (ma Scenic réquisitionnée pour l’occasion!!).
7 cochons plus tard, la maman presque esseulée et visiblement essoufflée, nous  regagnons la ferme de l’éleveur afin qu’il badge nos futurs pensionnaires.

De retour à la Bourdaisière, tout excité mais la voiture immonde et imprégnée d’une odeur persistante, j’amène avec assurance nos deux petites cochonnes dans leur enclos.

3 minutes.
Au bout de 3 minutes, elles s’étaient déjà enfuies passant sans complexe sous les fils électriques. Grégoire et Bernard Dangeard (qui était là pour la traction animale), ainsi que Mélanie, future stagiaire de la ferme, leur courent après pour les attraper pendant que je m’attelle à rajouter un niveau de fil électrique. Les attraper ne fut pas simple. Mais nous y sommes arrivés en redoublant d’imagination.
Malheureusement, à peine remis dans leur enclos, ils se ré-enfuirent.
La nuit commençait déjà à tomber….nous décidons de les cloîtrer dans le van de Ukraine, la percheronne de passage.

Le lendemain, tôt, je recommence donc à consolider notre clôture pour les y remettre…en plus du fil électrique, je rajoute un grillage à poules à 30 cm de distance : ainsi, s’ils souhaitent le forcer, ils se prendront nécessairement du jus (qui vient par décharges toutes les 4 secondes, ce qui expliquait qu’ils n’avaient pas trop de mal à s’enfuir, le sens du rythme aidant!!).
Ca y est, c’est prêt. Je mets la première dans l’enclos. Je retourne au van, et là, malheur : notre cher Kevin avait oublié de verrouiller la porte et notre seconde petite truie s’est donc fait la malle direction la forêt.

2 jours.
2 jours à nous narguer, et nous de tenter d’improbables stratagèmes pour la bloquer dans un coin, réquisitionnant au passage des employés du château.
Pierre Vaudier, l’homme à tout faire de la Bourdaisière, aussi bien artiste que bricoleur hors-pair, nous recommande d’appeler les chasseurs du village.

Au chômage technique depuis la fin de la saison de la chasse, ils ne demandent pas mieux que de sortir leurs chiens pour les maintenir en forme, et un petit cochon devrait sans nul doute les exciter un peu ! Rendez-vous fut donc pris pour le samedi matin, à 7h.
Accompagné de plusieurs amis, nous nous mettons en place, le chasseur nous ayant expliqué son fonctionnement. Deux guetteurs à chaque coin, et la battue commence. Au bout d’à peine 5 minutes, la fugitive est repérée, le chien lancé à ses trousses.

5 minutes.
5 minutes plus tard, le chasseur se jette sur la cochonne qui tentait le petit pont entre ses jambes…. et tout rentre dans l’ordre. Belle partie de chasse aux aurores, un nom tout indiqué vient baptiser nos deux petites cochonnes : Kurander et Tornade. Elles n’ont pas fini de nous faire courir ces deux là….parole de porcher!