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J’ai quitté, pour un week-end prolongé de septembre, les gaz d’échappement et la folie parisienne pour un court séjour à la micro-ferme de la Bourdaisière dont mon frère Max est le porteur de projet.
Le premier jour, levée aux aurores le samedi matin- car la vie à la ferme n’est pas de tout repos et appartient à ceux qui se lèvent tôt -je fus frappée par l’ingéniosité de l’organisation de cette petite ferme proprette et accueillante.
Un parterre de salades de toutes sortes, en attente d’être repiquées ; des aubergines rondes et dodues à la peau veloutées qui ne demandaient qu’à être cueillies, une délicate odeur de terre fraîche et de basilic flottant dans l’air me laissait entrevoir tout le potentiel de cette micro ferme aux multiples richesses.
Je fus chaudement accueillie par les deux maraîchers Grégoire et Mélanie, qui me firent aussitôt mettre la main à la pâte – ou plutôt la main à la terre- en me proposant d’éclaircir les carottes. Rien n’est plus minutieux et fatiguant- mais aussi essentiel – que l’éclaircissage des carottes, et une chose est sûre, je n’ai pas la main verte !
J’ai pu ensuite reposer mon dos engourdi dans la serre aux tomates, l’une des spécialités de la Bourdaisière. D’un rouge tirant vers le brun, jaunes ou vertes acidulés, ces tomates gorgées de soleil sont sans doute les meilleures que j’ai jamais goûtées !
Je ne fus d’ailleurs pas déçue, Grégoire, le maraîcher qui s’est révélé être un excellent cuisinier, nous fit pour déjeuner une salade de tomates aux basilics succulente : un vrai délice !
Au cours de l’après midi, j’aidais Mélanie à ramasser la salade, laver et réunir les radis en de belle botte colorées, à sélectionner les plus belles tomates pour le marché et l’atelier Ratatouille du lendemain.
Cet atelier « ratatouille » organisé au profit des pensionnaires de la maison de retraite de la Bourdaisière a été l’une des expériences les plus réjouissantes qu’il m’ait été donné de voir durant mon séjour.
Confortablement installés autour d’une table ronde dans la cuisine du château, Paulette et 5 de ses compagnons coupaient, pelaient, épépinaient tomates, poivrons en babillant gaiement sous l’œil vigilant et amusé de leur accompagnatrice.
Sur les fourneaux, de grosses marmites attendaient d’être remplies et dans l’air flottait un délicieux parfum de légumes frais : si je n’ai pas pu goûter cette fameuse ratatouille je peux vous garantir que celle-ci a été des plus réussie tant l’ardeur et l’application des cinq cuisiniers était vive !
Ce séjour à la ferme fut pour moi un grand bol d’air frais mais m’a également fait prendre conscience de la complexité du fonctionnement d’une micro-ferme à taille humaine, responsable et soucieuse de la qualité de ses produits- dont j’ai pu apprécier le goût directement dans mon assiette, tous comme les habitants des alentours venus s’approvisionner directement à la ferme. J’ai pris conscience que cultiver de bons légumes frais et goûtus demande à la fois du temps, du travail et de la patience et que cela en vaut vraiment la peine !
Tiphaine.